Le parfait amour... on en rêve tous,
mais en fin de compte le plus important,
c'est d'être heureux et honnête avec celui qu'on aime...  
 J'allais bientôt découvrir que l'intégrité et les hommes ne faisaient pas bon ménage.

Tout d'abord, revenons un mois et demi avant le jour "J". J'ai découvert la surprise que m'avaient préparés Eric et Clio. J'avais enfin une cuisine, j'allais pouvoir manger autre chose que des céréales, des yaourts ou des hot dog. En plus de cela, Eric avait monté des étagères pour que je puisse ranger mes collections de fossiles, pierres, œufs et de grenouille. Pour finir, j'ai un toit au dessus de ma tête, la salle de bain est enfin fermé et j'ai un petit préau qui protège ma "cuisine".   

Le lendemain j'étais si pressée de tester ma cuisinière que j'ai sauté de mon lit. Bon je n'étais pas rassurée, j'avais franchement peur de foutre le feu mais en fait non, je m'étais débrouillée comme une chef et j'ai remarqué que j'adorais ça, la cuisine. 

 Les jours filaient très vite, un mois s'était écoulé et rien ne changeait, toujours autant de travail à l'hôpital, heureusement j'avais un peu de temps pour voir Eric entre le travail avant qu'il parte en voyage. A croire que je bossais trop en ce moment, j'étais exténuée depuis quelque jours. J'ai d'abord mit ça sur les heures supplémentaires, mais après avoir prit un jour de congé entre deux jours de repos pour me retaper un santé, rien n'avait changé et j'ai commencé à me poser des questions. 

Du coup, pendant une pause j'en ai profité pour faire une analyse de mon sang. Je n'ai pas sus tout de suite le résultat, un patient avait besoin de moi en urgence, j'ai donc laissé Sophie se charger de retranscrire le bilan sanguin sur l'ordinateur pour l'imprimer, pendant que moi, je courais au secours des malades.  

Après avoir diagnostiqué trois patients et avoir soigné deux d'entre eux, j'ai put enfin m'asseoir pour manger un morceau. J'avais une faim de loup, mais au travail je devais me contenter soit de pâtisserie réchauffé au micro-ondes, soit de sandwich fraîcheur, je mangerais mieux ce soir chez moi. Tellement surbookée par le taf, j'avais complètement oublié de récupérer mes résultats d'analyse, c'est ma collègue qui m'a attrapé lorsque je partais a la fin de mon service. Elle me l'avait mit dans une enveloppe et m'avait lâché un " félicitation" en me la donnant... 

Nous y voilà, le moment où tout à basculé...

- J'y crois pas ! Enceinte ... je suis enceinte... Avais-je bredouillé en lisant ma prise de sang. 

Je n'étais pourtant pas malade, aucune nausées, je n'étais pas incommodée par les odeurs... certes j'avais un appétit plus développé et de la fatigue à revendre... de là à être enceinte, j'avais du mal à y croire.  

C'est deux semaines plus tard qu'Eric allait enfin apprendre la nouvelle. Pas que je ne voulais pas le lui annoncer, tout simplement parce que j'ai dû attendre son retour de son voyage d'affaire, bien que ce n'était pas facile de ne rien dire au téléphone. 

 Quand il est arrivé, je n'avais pas bougé de mon siège de camping. Mon ventre poussait et cela commençait à se voir, même mes vêtements devenaient étroits.

- Je vois que tu n'as pas bougé ta statue de chevalier... Je le savais que tu ne l'aurais pas fait.
- Je n'ai pas vraiment eu le temps, puis, je m'y suis habitué à le voir là...

- Ecoute Eric, j'ai quelque chose à te dire...
- Mmmh, j'ai un mauvais pressentiment... Tu ne t'ais pas fait viré, quand même ?
- Euh, non, rien à voir avec le travail... Lui avais-je répondu en secouant la tête.
- Bah c'est quoi alors ? Tu as trouvé quelqu'un d'autre ?
- Mais nooon, laisse-moi parler !
- Bien, bien je me tais.
- Je suis enceinte... Lâche-je dans un souffle. 

 - Quoi ? Mais, comment est-ce possible.... je pensais que tu prenais la pilule...
- Eric, ce n'ai rien de grave, on va l'élever cet enfant... 
- Rien de grave ? Mais... mais c'est une grosse responsabilité Alice, regardes où tu vis...
- Calmes-toi, je trouverais bien une solution et d'ici l'accouchement, j'espère avoir une maison ou quelque chose qui y ressemble, puis tu vas m'aider, à deux on va s'en sortir... 

- Mon dieu, mais qu'est-ce qui m'a prit de tromper ma femme... Merde...
- QUOI ? TA...TA FEMME ! J'AI BIEN ENTENDU, TU ES MARIÉ ! 
- Alice, attends... je peux tout t'expliquer !
- NON, JE NE VEUX PLUS T'ÉCOUTER, VA T'EN !
- Alice, je t'en prit ....
- CASSES-TOI !

Et c'est comme cela, que tout à basculé. Je n'étais plus moi-même, plus de sourire qui illuminait mon visage, plus de joie de vivre et plus le goût à rien.

Les jours qui ont suivis, ont été difficile. Je devais continuer a travailler et cela même si les nausées ont pointées leurs nez. C'est très simple, quand je prenais mon service le matin, je n'allais plus dire bonjour à mes collègues, je filais tout droit aux toilettes. Et pour ce qui est d'Eric, bah je n'avais plus de nouvelle, de mon côté je n'avais pas non plus cherché à en avoir, bien qu'il me manquait énormément et que je regrettais de l'avoir envoyé boulé comme une vulgaire chaussette, sans vraiment savoir ce qu'il avait à dire pour sa défense.

Malgré tout, une fois avec les patients, je mettais mes soucis de côté et me consacrais à leurs bobos. Vous le reconnaissez ? Alexandre, l'adolescent en pleine révolution... sexuelle ! Bah le revoilà, finalement je le trouvais sympa ce gamin, même s'il était un tantinet lourd avec sa drague à deux balles.

- Bon visiblement tu n'as rien du côté des poumons... et tu dis que l'éruption cutanée est arrivée comme ça, au réveil ?
- Oui, c'est ça, ça gratte en plus, c'est chelou !
- Bon, je vois qu'une seule maladie qui fait cela, mais avant tout faut que je confirme ça, aller, ouvres la bouche, que je te prenne un peu de salive.
-...

 

- Vous attendez un bébé ?
- Oui...
- Il en a de la chance... le mec, qui est avec vous.
- Je ne crois pas, non. Je suis célibataire.
- Oh...
- Aller allonges-toi, je reviens une fois que j'ai les résultats. 

Une fois avoir donné l'analyse à faire à Sophie, je suis partie voir un autre patient et j'ai été surprise de voir que Jonathan était aussi de retour. 

- Du calme, du calme, tu inspires et tu expires... tu inspires et tu expires... c'est bon, ça va mieux ?
- Oui, enfin je crois, ça tourne moins.
- Tu as mangé un peu ce matin ?
- Non, j'ai pas faim...
- Je me doutes bien bonhomme, mais il faut au moins prendre un fruit, ou un yaourt. Là tu es en hypoglycémie, pas étonnant que tu es des vertiges... Bon je termine de t'examiner et je vais te chercher un yaourt. D'accord ?
- D'accord, madame. 

  Une heure avant la fin de mon service, mon patron m'avait demandé à me voir. Je pensais avoir une autre promotion, mais non, c'était pour une toute autre raison qu'il m'avait convoqué.

- Mademoiselle Orchidée, j'ai besoin de renseignement sur votre état.
- Mon état ? M'étonnais-je.
- Oui, votre grossesse, vous en êtes à combien ?
- Euh à six mois, bientôt sept...
- Bien, je vous pose vos congés pour raison familiale à la fin de ce mois.
- Mais euh, je peux encore travailler, vous savez.... 
- La loi c'est la loi, déjà que vous êtes en contact avec des enfants avec la varicelle, rassurez-moi, vous êtes vaccinée ? Ou vous l'avez déjà faite ?
- Oui, oui, il n'y a pas de soucis, je suis protégée.
- Bien, donc ça sera tout, vous pouvez retourné travailler. 
- Bien Monsieur.

J'ai fait un saut rapide dans la chambre du petit Jonathan qui dormait à point fermé. Je lui ai déposé son yaourt sur la table et je suis partie soigné Alexandre. Tous les deux avaient la varicelle, l'un allait rentrer chez lui, l'adolescent bien sûr et l'autre trop faible et une prise de sang assez mauvaise le forçait à rester en observation vingt quatre heures à l'hôpital.

- Il n'y a pas de piqûre cette fois ? Me demanda le jeune homme.
- Non, juste ce médicament.
- Vous avez l'air triste...
- Non... je ne suis pas... triste...
- Vous savez, il est débile le mec qui vous a laissé comme ça. Moi à sa place, j'serais trop fière d'avoir une meuf comme vous.
- C'est gentil Alex, mais se sont des choses qui arrivent. Tu comprendras plus tard, que la vie n'est pas si facile. 

Le remède avalé, le jeune garçon resta allongé, il devait attendre que ses papiers de sortie, ainsi que son ordonnance soit faite pour rentrer chez lui.

- Je suis sûr que vous serez une bonne mère. Ajouta t-il. 
- C'est gentil, Alexandre.
- Je le pense vraiment. A t-il ajouté. Vous êtes douce, gentille et rigolote. Vous serez une super maman !
- Merci Alex, il faut que je file, je te souhaite bon rétablissement et surtout reposes-toi, d'accord ?
- Bien docteur...

Finalement, l'adolescence ce n'est pas si effrayant...

Mais, le soir même...

- Bonsoir Alice... est-ce qu'on peut discuter ?
-....