Chapitre 2

 

J'ai passé plus d'un mois seule sur mon terrain, bon j'avoue je n'ai pas fait grand chose. Si, j'ai vendu mon lit et quelque bricole... Dormir à la belle étoile ça va cinq minutes, après j'en ai eu un peu marre que les voisins me regarde pendant mon sommeil, a ronfler et baver sur mon oreiller.  

Et il faut l'avouer la tente deux secondes, c'est pas mal, j'ai plus l'impression d'être en vacances que d'être la pour une mission divine ! Bon d'accord j'exagère, pour perpétuer la lignée des Orchidée... 

Au bout de plusieurs semaines à ne rien faire, enfin si, a visiter les coins et les recoins de la ville, j'étais quand même étonnée, de ne pas avoir vu débarquer Clio. J'ai finalement postulé à l’hôpital de la région au poste d'interne. Aider et soigner les autres, ça me parait pas mal, comme plan de carrière. 

Au départ j'avais pensé me lancer dans la photographie, mais quand j'ai vu les prix des appareils photos, sans parler du matériel et du local qu'il faut louer, j'ai vite laissé tomber... Cependant ça ne m'empêchera pas d'utiliser mon téléphone pour immortaliser les moments clé de ma vie. Comme je l'ai fait il y 'a quelque jours, pour me souvenir de mes débuts difficiles et aussi pour la génération a venir. Non seulement je pourrais dire: " Ecoute, mon petit, moi j'ai commencé sans rien... " mais en plus, je pourrais leur montrer la preuve en photo. Ouais je sais c'est mesquin, mais bon...

Comme Clio l'avait dit lors de notre première rencontre, la vaisselle commence à se faire rare entre mes mains... Limite je me demande pourquoi je la nettoie, alors que j'irais plus vite à la mettre à la poubelle. Enfin bon, j'ai le mérite, d'essayer, même si ça fini toujours pareil ! 

Pour mon dernier jour de "vacances", j'ai décidé de traîner un peu au parc. Là-bas, j'ai rencontré un homme sympathique, Christophe. Je sais que c'est un pitre et solitaire, en même temps quand on est gourou des technologies, on passe plus de temps sur un ordinateur que dehors à jardiner... On faisait bien connaissance, tout se passait bien, jusqu'à ce que....  

-  Oh ça tombe bien Mademoiselle Orchidée... je te cherchais ! Crie plus loin Clio, visiblement en colère.

J'avoue que sur le coup, j'ai fait style de rien.

-  Tu la connais ? Me demande le beau brun à lunette.
- Euh, nan, pas vraiment... enfin si un peu peut-être... Je ne vois pas très bien de loin.

Bon, je sais c'est moche de mentir comme ça, mais vu sa démarche, j'ai le droit d'avoir un peu peur, non ?

 Finalement, je n'ai pas put mentir plus, mais si j'aurais su, bah ... je serais parti en courant.

- Ah, salut Clio, je t'avais pas reconnu de loin, avec une démarche de camionneuse...
- Mouais, c'est ça, dis-moi, c'est quoi ce brin sur ton terrain ? Une tente ? Un feu de camp ? Sérieusement ? Où sont passés les affaires que je t'avais mit ? S'est-elle emportée ou enflammée, je ne sais pas au choix .

- Oh, c'est pour ça que tu es là... mmh, bah j'ai tout vendu, enfin pas tout, mais une partie... tu vois ...
- Nan, je ne vois pas et pourquoi ? A-t-elle reprit.

Limite, je me suis sentit un chouilla agressée, là.

- Une tente c'est mieux, pas de voyeur, j'ai un peu plus d'intimité et puis c'est moins déprimant, j'ai l'impression d'être en vacances, voilà !
- En vacances ?!

 Oups, là je crois que, j'ai mit les pieds dans le plat, moi.

- Bon, euh Alice, je vous laisse, hein, j'ai... j'ai mon ordinateur qui m'attends... hein, on s'appelle, ou pas... Fait Christophe, tout en prenant ses jambes à son cou.
- Bah non, bah... il est parti... ah bah bravo Clio, j'allais m'en faire un ami...
- Un ami, mais tu n'oublierais pas un peu ton CONTRAT ? Ligné, génération, enfants, héritière, avenir QUOI ! Un mois que tu traînes, pas de boulot, pas de "petites aventures" rien, que nenni, niet,  nada...

J'ai vite compris que ça ne servirait à rien de discuter. Donc j'ai tourné les talons, enfin les baskets ...

- Tu vas où, je n'ai pas fini ! Rage-t-elle encore plus.
- Chercher l'Amour, avec un grand A ! Ah et au fait, j'ai trouvé un travail. Donc je suis a moitié pardonnée. Aller, à la prochaine Clio...

Et la je ne sais pas si c'est le fait d'avoir trouvé du taf, mais quand je me suis retournée cinq minutes plus tard, elle n'était plus là.

- Ouf.... 

Sur le chemin de ma petite chasse ballade, je suis tombée sur Eric. Vous vous souvenez, le gars du bars, mais si celui qui râlait parce qu'il n'y avait pas de caserne ! Il n'y en a toujours pas, mais on a des policiers, c'est déjà ça! Et bah c'est lui ! 
Après la soirée de notre rencontre, on a continué a se côtoyer... J'ai appris d'ailleurs que c'était mon voisin, que c'était un glouton niveau bouffe, lors d'un petit resto en toute amitié, bien sûr... qu'il n'aimait pas avoir tord et qu'il était matérialiste. Bon pour le dernier point, j'avoue ce n'est pas chez moi qu'il sera heureux !

- Salut Eric, comment vas-tu ?
- Bien et toi ? M'a-t-il répondu de sa voix roque. 

 - ça va, ça va, j'ai un petit creux, ça te dit un repas ensemble ?
- Et bien, je suis... Hésite t-il gêné.
- Bah, aller, c'est moi qui invite !!

D'accord, j'insiste beaucoup, mais je ne sais pas pourquoi, je suis bien en sa compagnie, je vous rassure, on n'est juste de bons amis, rien de plus...

 - Euh... tu m'avais pas dit que tu m'invitais ? Me demande t-il surpris.

Bon je confirme, que ce n'est pas ce à quoi on n'aurait put s'attendre par " je t'invite", mais le soucis, c'est que je suis fauchée comme les blés, alors le restaurant, bah ça sera pour une autre fois.

- Quoi, tu ne veux pas goûter, aux meilleurs hot dog, du monde ? Je suis sûr et certaine, que tu en as jamais mangé des aussi bon !

Quoi, j'abuse ? Mais pas du tout ! A force de venir me faire des hot dog ici, je suis devenue la reine du barbecue... Si bien que hier, je n'ai pas eu le temps de poser le plateau que tous la bouffe m'est passé sous le nez. 

 - Mmmmh, mais c'est vrai qu'ils sont délicieux ! 

Ah, vous voyez, qu'est-ce que je disais... Bon moi, par contre, j'en ai un peu marre de manger que ça et les saucisses haricots, c'est pas très glamour pour une virée avec un mec à ses côtés, si vous voyez ce que je veux dire par là... Non, roh faut tout vous dire, les FLATULENCES, enfin voyons, vous n'avez jamais mangé de flageolets ?

 - C'est normale, c'est à la reine des hot dog, que tu parles, là !
- Mais tous mes excuses ma reine ...

Oh oui, j'aimerai bien être sa reine... mince je m'égare, oubliez !

- J'aime mieux ça... Fais-je en rigolant.
- Alors tu as trouvé du travail, a temps ?
- Oui, tout juste. Tu as devant toi une toute fraîche et jeune interne. Lâche-je fièrement.
- Ah, mais super, ça. Tu as bien fait d'attendre, finalement.
- C'est vrai, mais cela aurait été bien que l’hôpital ouvre plus vite, parce que je me suis quand même prise la tête avec Clio.
- Rah ça lui passera, puis c'est de ton avenir qu'il s'agit et à toi de l'écrire comme tu le veux. Me rassure t-il.

C'est bizarre, mais quand on est qu'à deux, comme là, j'ai l'impression qu'il a des vues sur moi. Je sens souvent son regard sur moi, mais dés l'instant que je retourne mon visage vers lui il regarde ses pieds, ses mains ou là son assiette.  A l'inverse, quand on est entouré de personne qu'il connait c'est plus le même, il est distant, un peu froid... et pourtant malgré ça, mon cœur s'emballe à chaque fois que je sens son odeur, ou que j'entende sa voix.... Dites, c'est grave docteur ?

A peine eut-il fini son assiette, qu'il m'annonçait qu'il ne pouvait pas rester. Je n'ai pas trop compris pourquoi, il a bafouillé un truc comme : " Je suis désolé, Alice, je dois t'abandonner, j'ai... j'ai un gros truc et deux petits trucs, qui... qui m'attendent chez moi..." Ouais, j'aurais put lui demandait, quel "trucs", mais bon c'est sa vie personnel et on n'est pas encore marié , alors il fait ce qu'il veut. 

Du coup, moi aussi je suis rentrée, je n'allais pas rester assise en tête à tête avec mes hot dog en attendant que le temps passe.  J'en ai profité pour préparer mes petites affaires pour demain et régler mon réveil aussi, bah oui fini les vacances. Par contre il va falloir que je change la sonnerie pour les SMS de mon portable, parce que à force, je vais faire une crise cardiaque avec les "cocoricos", j'ai failli lâcher mon téléphone en recevant un texto.

- Tiens, c'est un message d'Eric...

" Merci pour ce petit moment passer et ce repas vraiment délicieux.
Je te souhaite une bonne soirée et une bonne nuit.
Sans oublier, Merde pour demain. Bisous. 
Eric."

- Roh, c'est trop gentil ça ! 

C'est dans des moments comme ça que je me sens bien ici et que je n'ai pas envie de partir, mais plutôt de me battre pour montrer à Clio que j'y arriverai... Puis franchement, vous avez, vous, une belle vue comme ça ?